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Le consentement chez le jeune enfant, parlons-en.

Dernière mise à jour : 4 mai 2022


 

J'ai longuement hésité à publier cet article. En effet, j'ai bien conscience que l'angle que j'ai choisi pour développer ma réflexion peut être sensible pour beaucoup de personnes. Cependant, j'avais à cœur de partager ma réflexion sur le sujet et d'échanger ensuite avec ceux qui le souhaite (dans la bienveillance et le respect).


Je tiens à repréciser que tous les articles que j'écris sont le fruit d'une réflexion que j'ai moi-même construite (avec l'appui de certains textes scientifiques ou non). Il se peut que celle-ci soit partagée par certaines personnes, mais aussi qu'elle ne le soit pas. De plus, il est probable qu'elle puisse vous heurter (ou pas) suivant vos expériences de vie en lien avec le consentement et plus largement, l'autorité de l'adulte sur l'enfant. L'idée ici n'est évidemment pas de juger, ni d'attaquer qui que ce soit, simplement d'initier une réflexion en partageant la mienne.


Je vous souhaite une bonne lecture et une bonne réflexion.

 



On entend de plus en plus parler de l'importance de la notion de consentement, notamment chez l'adulte et plus spécifiquement d'un point de vue sexuel. Si le consentement sexuel chez l'adulte est OBLIGATOIRE, il s'agit d'une notion bien plus large puisque le consentement est nécessaire dans bien d'autres aspects de nos vies et qu'il s'apprend dès le plus jeune âge.


Parce que oui, l'enfant a le droit de consentir ou non. Parce que l'apprentissage de son propre consentement et de celui de l'autre est important, et à accompagner. Et parce que accompagner l'apprentissage du consentement suppose forcément d'accompagner les frustrations qui peuvent être vécues lorsqu'on reçoit un "Non" de la part de l'autre.


Mais alors le consentement, qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que ça suppose chez l'adulte ? Et chez l'enfant ? Comment en parler avec l'enfant ?


A. Le consentement, qu'est-ce que c'est ?

Le Larousse définit le consentement comme suit :

"Action de donner son accord à une action, à un projet"

Il s'agit donc, avant d'agir, de demander à l'autre s'il est d'accord avec ce qu'on a l'intention de faire.


On a tendance à imaginer des adultes quand on parle de consentement. Or respecter l'enfant, c'est aussi demander son consentement. Et vouloir transmettre des valeurs de respect à notre enfant, c'est aussi l'initier au consentement dès son jeune âge.

Les adultes demandent rapidement aux enfants de dire "s'il te plait" et "merci" car la politesse et le respect semblent important pour eux. Alors pourquoi on n'invite pas les enfants à demander à l'autre s'il est d'accord pour un câlin, pour jouer, etc. ?

Souvent, quand on parle de consentement, certains se demandent à quel moment on doit considérer telle ou telle réponse comme étant un "non", notamment quand la réponse ne parait pas être claire et franche, essayons de voir ça ensemble.


B. Mais alors, quand est-ce que c'est non ?


Question plus ou moins complexe. Le oui n'a pas la même signification pour tous. Et pour cause, il dépend du degré de compréhension de la personne. Chez les jeunes enfants ou encore chez les personnes atteintes de déficience intellectuelle par exemple, le degré de compréhension est différent.

Par exemple, lorsque vous expliquez à un enfant pourquoi il ne faut pas faire telle ou telle chose et que vous terminez l'explication avec la question suivante "tu as compris ?", l'enfant (même l'adulte dans certains cas) répond généralement "oui". Or 5 min après, vous le voyez faire exactement la même chose, et lorsque vous lui demandez "Qu'est-ce que tu as compris ?", il répond "Je ne sais pas" ou bien quelque chose complétement à côté de la plaque... C'est pourquoi il est intéressant de demander à l'enfant de reformuler notre proposition afin de s'assurer qu'il a compris.


Par ailleurs, la réponse à la question "quand est-ce que c'est non ?" est plutôt simple : quand ce n'est pas oui. Un oui franc et direct. Lorsque l'autre dit non, lorsqu'il hésite, lorsqu'il dit oui après avoir demandé plusieurs fois : c'est non.


La question du consentement est complexe dans la mesure où elle nous demande de nous interroger sur la place qu'on offre à l'enfant dans notre société. À quel point on le considère comme un être à part entière, respectable, et non plus comme un être qui appartient à l'adulte et qui lui doit soumission.


Sur cette réflexion autour du consentement, je vous invite à vous demander : quelle place est donnée à l'enfant dans notre société ? Comment le considère-t-on ?


C. Considérer l'enfant comme un être respectable

1. L'autorité de l'adulte sur l'enfant

"Ce ne sont pas les enfants qui commandent, ce sont les adultes"

Dans notre société, il y a encore beaucoup d'adultes qui considèrent que leur enfant leur appartient et donc, qu'ils ont tous les droits sur lui, que ce sont eux qui décident et que l'enfant doit simplement écouter.


Comme je l'ai dit dans mon article sur les Violences Éducatives Ordinaires, votre enfant ne vous appartient pas, vous êtes responsable de lui, ce qui est relativement différent.


Un enfant est un être à part entière, cela fait partie des devoirs des parents de le respecter et d'exercer leur autorité parentale sans violences physiques et psychologiques (Loi n° 2019-721 du 10 juillet 2019 relative à l'interdiction des violences éducatives ordinaires). Même si cela parait évident pour certains, ce n'est pas le cas pour tous.


La façon dont on voit l'enfant, la place qu'on lui accorde influence notre perception, nos interprétations et nos comportements à son égard. C'est pourquoi il me semble important de commencer par là pour réfléchir ensuite sur la notion de consentement. Cette réflexion autour du consentement, je la travaille et la construit depuis quelques années maintenant, mais c'est une situation de terrain qui m'a poussée à en faire un article :


Lors d'une visite dans une structure d'accueil de jeunes enfants, les adultes ont lu aux enfants une histoire où le personnage disait "non", les enfants prenaient plaisir à répéter ce mot. Puis à la fin de l'histoire, j'ai été surprise d'entendre un adulte dire :

"On ne dit pas non à papa et maman, ce sont eux qui décident"

Et ce qui m'a sauté aux yeux, c'est le fait que cette phrase partait réellement d'une bonne intention. Après avoir réfléchi sur cette observation, j'ai réalisé à quel point cette forme de soumission aux adultes est ancrée dans notre société, à quel point la transmission intergénérationnelle de cette croyance a du poids. Car cette manière de considérer l'enfant comme étant inférieur à l'adulte est souvent le fruit de notre propre éducation, la façon dont nous avons nous-mêmes été considérés par les adultes en étant enfant.


Il est vrai qu'en étant responsable d'un enfant, nous devons prendre des décisions pour eux. Cependant, l'article sur l'autorité parentale précise bien que ces décisions doivent être les meilleures pour l'enfant et l'enfant en question doit être impliqué dans ces décisions en fonction de son âge. En effet, très jeune, l'enfant est déjà en mesure de faire certains choix et finalement associer l'enfant à certaines décisions qui le concerne peut lui permettre de se sentir considéré, impliqué et plus tard, responsable. Cela ne signifie pas que tout doit être négociable, mais que la communication peut circuler et que l'enfant peut en faire partie.


Quand on répète à un enfant que ce n'est pas lui qui décide, qu'il n'a pas son mot à dire, cela peut conduire à de graves situations où l'enfant ne se sentira pas légitime de dire non. Alors bien sûr qu'il existe un cadre avec des limites à respecter. Cependant, dans les situations de conflit et de désaccord, cela n'empêche pas qu'on respecte et considère l'enfant. Par exemple : il me semble que l'enfant vit une situation de conflit différemment lorsqu'un adulte lui dit "Je comprends que tu ne sois pas d'accord, que ça te rende triste/en colère. Mais sur cette situation, je dois prendre la décision, car c'est pour ton bien.", plutôt que "Bon ça suffit, tu arrêtes de négocier et de crier, c'est moi qui décide, un point c'est tout". Dans le premier cas, on nomme l'émotion de l'enfant, on se montre à son écoute tout en faisant preuve de cadre.

Parce que l'adulte n'est pas toujours bienveillant, qu'il peut parfois représenter un danger pour l'enfant, ce dernier doit comprendre qu'il a le droit de s'opposer et de dire non.

Mais pour dire oui ou non, l'enfant doit apprendre à prendre des décisions, ce qui suppose d'apprendre à analyser une situation, mais aussi à s'écouter et à se faire confiance. Et pour cela, il est important qu'il soit confronté à des situations où il a le choix.


2. Laisser le choix à l'enfant


Le consentement suppose plusieurs choses. Premièrement, il nécessite d'avoir conscience des limites (ses propres limites et celles des autres) et de les respecter. Deuxièmement, pour respecter le consentement, cela suppose de savoir gérer sa frustration.


Afin de pouvoir prendre conscience des limites, l'enfant va passer par plusieurs phases, dont une qui a fait l'objet d'un article sur mon site : l'affirmation de soi. Cette fameuse période du "non" qui semble si insupportable pour certains adultes, mais qui pourtant, est très importante d'un point de vue développemental. Comme je l'ai détaillé dans mon article, cette période permet à l'enfant d'établir ses limites et de prendre, petit à petit, conscience de soi.

"Il faut de la souplesse dans le cadre"

Pour vivre sereinement cette période, l'enfant a besoin d'un cadre avec des limites claires et cohérentes. C'est pourquoi, il est important d'être au clair avec son cadre, mais surtout de rester souple avec celui-ci. S'il y a des choses qui ne peuvent pas être négociées (se laver, s'habiller pour sortir, etc.), il y en a d'autres qui, avec le temps, peuvent le devenir. De plus, si le fait de s'habiller n'est pas négociable, le choix de la tenue, le moment de s'habiller peut l'être. En donnant le choix à votre enfant, il apprendra à écouter ses désirs et à prendre des décisions, ce qui peut lui permettre de se sentir plus confiant. En ayant le choix, l'enfant se sent impliqué, il a moins l'impression de subir. Respecter les choix de l'enfant, dans différents domaines de la vie, c'est une façon de tenir compte de son consentement.


Bien sûr le consentement entre l'adulte et l'enfant, c'est plus compliqué que ça. Car quand on parle de consentement, il faut aussi parler des rapports physiques. Aujourd'hui, on rencontre encore beaucoup de situations où un enfant est obligé d'avoir un contact physique avec autrui. Alors essayons de réfléchir aux moments de notre quotidien qui supposent le consentement entre l'adulte et l'enfant.


D. Le consentement entre l'adulte et l'enfant


Dans un premier temps, le consentement peut être abordé dans les moments où l'enfant nous fait un câlin ou un bisou, ou lorsqu'il cherche à toucher notre corps. Aussi, il peut être abordé dans des moments encore plus intime : au moment de la douche notamment. Par exemple : quand il prend notre main, quand il touche notre visage, nos cheveux, etc. Et réciproquement, essayons de lui demander son consentement lorsque nous aimerons lui faire un bisou, un câlin, etc.


En fonction de l'âge, le consentement peut être abordé différemment. Chez les plus petits (0-2 ans), il me parait important de toujours verbaliser un rapprochement physique. Par exemple, quand un enfant viens vers moi pour me faire un câlin, je lui dis systématiquement "Tu as envie de me faire un câlin" ou "On se fait un câlin".

Ensuite, vers 3 ans et encore plus chez les plus grands, il me semble intéressant d'initier la notion de consentement. Par exemple, lorsqu'un enfant se jette sur moi pour me faire un câlin, je lui explique qu'il peut d'abord me demander si je suis d'accord. La première fois l'enfant paraît être surpris, voir vexé pour les plus grands, puis il revient en posant la question.

La première fois que je réponds "non" à une de ses demandes (toucher mes cheveux, etc.), l'enfant peut être très surpris, car il ne s'attend pas forcément à ce que mon envie soit différente de la sienne. C'est à ce moment qu'il faut expliquer et accompagner la frustration quand il y en a une.

Il n'est pas rare d'entendre la phrase suivante :

"Vas faire un bisou à mamie, dépêche-toi"

Le fameux bisou à mamie (ou papi, tatie, cousin James ou l'ami Jean-Luc, peu importe) !

Il y a une idée très répandue : pour dire bonjour, il faut se faire un bisou. Suite à la pandémie de Coronavirus, beaucoup de personnes ont rapporté se sentir soulagées par le fait de ne plus avoir à faire la bise aux autres. Cette bise est très ancrée dans nos coutumes et pourtant, il ne s'agit pas d'un acte anodin, mais d'un contact sur une partie qui est considérée comme intime par certain : le visage.


Alors si faire la bise à n'importe qui ne nous plait pas, il en est de même pour l'enfant. Dire bonjour de vive voix ou avec la main est amplement suffisant. Et pour les gestes affectueux et bien chacun est libre de CONSENTIR à cette affection, même un enfant.

Au risque de me répéter :

Un enfant n'existe pas pour satisfaire les désirs de l'adulte.

Dans la suite logique de cette réflexion, respecter le consentement de l'enfant signifie donc savoir respecter le fait qu'il ne veuille pas. Or ce n'est pas toujours le cas. Lorsqu'un adulte veut faire un bisou où un câlin à un enfant et que ce dernier dit non, il n'est pas rare d'entendre ce type de phrase :

"C'est méchant de me dire non"

Tout comme les enfants, certains adultes acceptent difficilement qu'un enfant dise non, et ce, pour plusieurs raisons (liste non exhaustive) :


Premièrement, parce que l'adulte peut se sentir humilié et/ou rejeté par l'enfant. Certaines blessures, créées dans l'enfance subsistent en nous et certaines expériences peuvent les faire resurgir. Les blessures d'humiliation et de rejet sont malheureusement très fréquentes, c'est pourquoi même face à un enfant, l'adulte peut ressentir ce sentiment. Mais n'oubliez pas : l'enfant n'en est pas responsable, cette blessure nous appartient et ce n'est pas à lui d'en pâtir.

Deuxièmement, recevoir un refus entraine (chez petits et grands) de la frustration. Dans le développement typique d'un individu, le lobe frontal (Partie du cerveau régulant les émotions) atteint une maturité à 25 ans. C'est pourquoi on attend souvent d'un adulte qu'il puisse gérer ses émotions et sa frustration. Cependant, certains adultes n'ont pas grandi dans un environnement leur permettant d'apprendre à gérer leur frustration. On retrouve parfois des adultes qui se sentent très en colère et se mettent dans des états qui paraissent démesurément violents. Néanmoins, lorsqu'on côtoie des enfants, il est souvent nécessaire de savoir réguler nos émotions. Et dans le cas où l'enfant refuse de consentir à un geste affectueux, il parait essentiel d'être en mesure de réguler la frustration que ça peut générer en nous.


Sachez qu'il n'est jamais trop tard pour apprendre à gérer ses émotions. Si vous sentez que vous avez des difficultés à réguler vos émotions et votre frustration, n'hésitez pas à vous faire accompagner par un.e psychologue afin de pouvoir vivre plus sereinement ce type de situation.

Car nos émotions et nos sentiments nous appartiennent, l'enfant n'a pas à en porter la responsabilité ou la culpabilité.

Quand je parle de responsabilité et de culpabilité portée par l'enfant, c'est parce que par expérience, j'ai déjà entendu plusieurs fois des adultes dire :

"Moi je suis triste quand tu ne veux pas me faire de câlin"

Je comprends que vous soyez triste, surtout dans le cas ou la situation réactive des blessures passées. Cependant, je le répète : l'enfant n'est pas responsable de ce que vous ressentez, ce n'est pas lui qui vous rend triste, mais la situation. Ce type de phrase n'a pas lieu d'être dite à l'enfant (ni même à l'adulte d'ailleurs). Pour la simple raison qu'il s'agit d'une phrase culpabilisante et l'autre n'a pas à culpabiliser de ne pas avoir envie de répondre à nos désirs. C'est une phrase qu'on peut se dire à soi-même afin de reconnaitre et de nommer notre émotion. Mais ça s'arrête là.


Pour résumer : forcer un enfant à faire la bise pour dire bonjour, c'est NON, le faire culpabiliser de refuser un câlin ou autre chose que vous désirez, c'est NON.


Si le consentement entre l'adulte et l'enfant est essentiel, le consentement entre enfants aussi, et il doit être appris dès le plus jeune âge.


E. Le consentement entre enfants


Vers l'âge de 2-3 ans, les enfants apprécient de plus en plus interagir et jouer entre eux. C'est aussi vers cet âge que les signes d'affection se manifestent davantage. Plusieurs fois en crèche, j'ai vu un enfant s'approcher d'un autre et l'attraper pour lui faire un bisou/câlin, parfois certains grimpent même sur le copain pour ça. En tant qu'adulte, on a tendance à être attendri par ces comportements, mais sans s'interroger sur les questions de consentement. L'enfant qui reçoit le bisou/câlin a-t-il compris ce qu'il s'est passé, était-il d'accord ?


Comme je l'ai dit dans mon article sur les comportements agressifs, entrer en relation avec autrui est aussi un apprentissage. C'est pourquoi il est essentiel d'accompagner l'enfant dans cet apprentissage en l'initiant au consentement. Dès la crèche, lorsqu'il s'agit d'enfants qui s'expriment avec des mots, je les invite à demander à l'autre s'il est d'accord pour recevoir le bisou/câlin. Cela apprend même à l'enfant qui s'apprêtait à recevoir le bisou/câlin que son avis compte, qu'il a le droit d'avoir un désir différent et qu'il n'est pas obligé d'accepter.


Qui dit poser la question, dit possibilité de recevoir une réponse négative. Avez-vous déjà répondu non à un enfant qui a très envie de quelque chose ? Ce n'est pas toujours facile à gérer, ni pour vous, ni pour lui... C'est pour cela qu'il est impératif d'accompagner l'enfant dans son apprentissage de gestion de la frustration.


F. Accompagner la frustration de l'enfant lorsqu'il reçoit une réponse négative

Petite anecdote vécue dans une crèche : Deux petites filles de 3 ans jouaient ensemble, l'une d'entre elles grimpe sur l'autre pour lui faire un bisou sur la joue. Immédiatement je vois le visage de celle qui reçoit le bisou se crisper, j'interviens : "Peut-être que tu peux demander à la copine si elle est d'accord pour recevoir ton bisou". Immédiatement la petite fille demande à sa copine "Je peux te faire un bisou ?", l'autre lui répond "Non". La petite fille me regarde en étant très surprise que sa copine ait dit non. Je lui explique alors que parfois l'autre à pas toujours envie de faire un bisou ou un câlin, et que cette personne a le droit. Qu'elle aussi elle a le droit de ne pas être d'accord pour faire un bisou/câlin et que ce n'est pas grave.

Au travers de cette situation, j'ai compris qu'au-delà d'inviter l'enfant à demander, il fallait aussi et surtout, l'accompagner lorsque la réponse de l'autre est "non". L'accompagner à gérer sa frustration, à se décentrer de son désir pour tenir compte de celui de l'autre, ce qui est essentiel quand les deux personnes sont impliquées dans un acte ou une décision.


Pour accompagner l'enfant dans ces moments de frustration, il peut être intéressant de d'abord verbaliser son ressenti "Chloé t'a dit non alors que tu avais très envie de lui faire un bisou, je comprends que tu te sentes déçu". Dans un second temps, il est essentiel de rappeler à l'enfant que l'autre a le droit de dire non, et que lui aussi quand il ne veut pas, il a le droit de ne pas avoir envie.


Pour conclure, gardez à l'esprit que ces questions nous touchent tous, petits et grands, garçon ou fille... Et que nous, les adultes, sommes responsables d'accompagner l'enfant dans son apprentissage social et que ce dernier passe forcément par la notion de consentement.


Bonne réflexion…


Johana Delesalle, Psychologue petite enfance.

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