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Johana Delesalle

Le burn-out parental : quand l'épuisement prend le dessus...


Qu'est-ce que le burn-out parental ?


Le burn-out parental est un syndrome d'épuisement en lien avec le rôle de parent.

Ce syndrome est caractérisé par plusieurs signes :

  1. L'épuisement : il est à différencier de la sensation de fatigue qui elle, peut être récupérable après plusieurs nuits de sommeil. Le fait de penser à ce qu'on doit faire pour ou avec l'enfant est déjà épuisant. Cet épuisement peut être émotionnel, cognitif et/ou physique.

  2. La distanciation affective avec l'enfant : le parent a si peu d'énergie qu'il n'arrive plus à s'investir dans son rôle de parent. Cela peut se traduire par moins d'écoute, moins de démonstration affective, moins d'investissement dans l'éducation, etc.

  3. La perte de plaisir dans son rôle de parent : de part l'épuisement, le parent se sent souvent submergé, saturé, avec une sensation que tout est "trop". De ce fait il perd la sensation de plaisir dans son rôle de parent.

  4. Le contraste : Ce sentiment découle souvent des trois précédents. Il s'agit de la différence entre le parent que vous êtes actuellement et celui que vous étiez avant et/ou celui que vous vouliez être. Ce sentiment peut faire ressentir au parent de la culpabilité et de la honte.

Le burn-out parental fait souvent suite à un déséquilibre entre le stress et les ressources du parent pour y faire face. Ainsi, le stress devient chronique, le sentiment d'épuisement apparait, puis les autres symptômes suivent. Il n'apparait pas nécessairement au début de la vie de l'enfant, le burn-out parental peut survenir à n'importe quel moment de la vie du parent.

Ce stress, n'est rarement que le résultat d'un déséquilibre du système familial, la pression sociale y joue un rôle de plus en plus important.

La pression sociale.


Dans cette époque où il faut savoir conjuguer tous les rôles à la perfection (parent, professionnel, femme/homme, conjoint, etc.), il est de plus en plus difficile de faire face au stress et donc à l'épuisement.


Les attentes de la société sont de plus en plus élevées, tout le monde donne son avis sur tout, et en même temps c'est chacun pour soi. En effet, notre culture occidentale pousse souvent à l'individualisme.

C'est pourquoi au lieu de considérer que nous sommes ensemble et que nous partageons une difficulté commune : éduquer un enfant, on considère souvent que nous sommes les uns contre les autres.

S'en suit donc des comparaisons, des critiques pour savoir "qui éduque le mieux" son enfant. Finalement, beaucoup de parents souffrent de cette pression sociale, mais beaucoup y participent, voir la renforce.


De plus, nous vivons une époque où les réseaux sociaux sont très présents dans la majorité des foyers. En fonction des personnes que l'on suit, il y a deux possibilités : soit on est face à des photos/vidéos/propos de familles où tout à l'air d'être toujours parfait, en harmonie, sans difficulté ; soit on voit des contenus où les parents racontent leur réalité (et parmi elle, les moments plus difficiles). La façon dont on utilise les réseaux sociaux fait l'objet d'un choix : soit je choisis de me confronter (et donc de me comparer) à un contenu édulcoré (et donc culpabilisant), soit je décide d'y mettre de la mesure en suivant aussi des gens qui sont plus modérés dans leur discours (mettent en avant les bons et les moments plus difficiles).


Quoiqu'il en soit, en rencontrant de nombreux parents, je peux affirmer une chose : la majorité d'entre eux essayent de faire de leur mieux. Et finalement si nous étions plus solidaire, à l'écoute et empathique, cette pression sociale diminuerait.


Les facteurs de stress et les ressources.


Dans le burn-out il n'existe pas une seule et unique cause, c'est souvent le concours de plusieurs facteurs qui se juxtaposent et qui amènent à cet état d'épuisement. Ces facteurs varient d'une personne à l'autre, chacun doit pouvoir évaluer les facteurs de stress qui lui sont propre.


Voici une liste non exhaustive de facteurs qui peuvent générer du stress :

- L'isolement ou le manque de soutien

- Avoir un enfant malade

- Avoir des difficultés de régulation du stress

- Être perfectionniste

- Estime de soi parental faible

- Insatisfaction conjugale

- Désorganisation familiale

- Etc.


Afin de diminuer le stress, chaque personne développe plus ou moins de stratégies en s'appuyant sur ses ressources.


Plusieurs facteurs peuvent aider à diminuer le stress, par exemple :

- Bénéficier d'un soutien

- Avoir de bonnes compétences émotionnelles

- Pouvoir s'appuyer sur son/sa conjoint.e

- Avoir une bonne estime de soi

- Etc.

Souvent le burn-out fait suite à un déséquilibre prolongé entre les deux : les facteurs de stress sont plus nombreux que les facteurs dits de "protection".

Comment en sortir ?


L'un des facteurs les plus à risque selon moi est l'isolement. Le fait de rester seul face à nos difficultés, soit parce qu'on a honte et qu'on culpabilise, parce qu'on a l'impression d'être "un mauvais parent", soit parce que notre entourage est très restreint, voir inexistant...

Pour en sortir, la première étape c'est d'en parler : à ses proches, à un professionnel, à d'autres parents, etc.


Il existe des groupes de parole qui peuvent vous aider à réduire votre sentiment de solitude face aux difficultés que vous rencontrez. Aussi, votre médecin, un.e psychologue peuvent vous aider à traverser cette période difficile.


L'idée est d'essayer, petit à petit, d'alléger les facteurs de stress et de développer des ressources qui vous permettront de faire face au stress quotidien.


Enfin, sachez que vous n'êtes pas seul. En moyenne 5 à 8 % des parents sont touchés par le burn-out parental et 13 % sont à haut risque.

En se donnant la main, il est parfois plus facile de traverser des difficultés.

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